Le lin occupe une place particulière dans l’histoire des fibres textiles, les premières productions datant de 36 000 ans avant J.-C. Résolument tourné vers l’avenir désormais, il conquiert sans cesse de nouveaux marchés, séduits par ses qualités à la fois techniques et environnementales.
A l’heure où les marques de sport évoluent vers des vêtements qui intègrent davantage de fibres naturelles pour limiter leur impact environnemental, le lin entend bien conquérir de nouveaux territoires. La filière de production est très engagée en termes de RSE, grâce à des méthodes de production à faible impact.
Mais le lin présente aussi de nombreux atouts qui en font une matière parfaitement adaptée à nos modes de vie : mobile, dynamique et doté d’une grande fluidité entre travail et loisir. Mesuré et comparé à d’autres fibres textiles, il s’avère naturellement thermorégulateur, et respirant (Etude CETELOR 2014).
Parallèlement à ces qualités, le lin s’adapte à toutes sortes d’apports techniques pour augmenter son potentiel. Associé au polyamide, il gagne en solidité, prêt à partir à l’aventure dans la nature ou en ville. Mêlé à une touche d'élasthanne, il se fait plus élastique, accompagne les mouvements et gaine le corps. Grâce à des finitions particulières, il devient déperlant ou même imperméable. Pour cela, la surface des tissus est enduite de substances huilées afin de faire rouler les gouttes d’eau au lieu de les absorber, tout comme les feuilles de certaines plantes et les plumes des canards.
D.R
Désormais, les vêtements de sport et ceux du quotidien se ressemblent de plus en plus. L’usage du vélo pour les déplacements en ville crée de nouveaux besoins et le marché est en pleine expansion. Grâce à sa versatilité, le lin s’impose dans l’univers de l’outdoor avec un vestiaire urbain, désormais moins marqué par les codes et les couleurs du sport. Dans le même temps, vestes et manteaux en lin intègrent des fonctions et détails empruntés au sport, rompant avec un aspect traditionnel du vêtement. Idéal pour les intersaisons, le lin prête sa naturalité et ses qualités thermorégulatrices à ces vêtements hybrides. Les créateurs ne s’y trompent pas et les lauréats du Festival international des jeunes créateurs de mode d’Hyères inventent sans cesse de nouveaux usages au lin, de la doudoune au trench-coat.
Moins connus, les usages non textiles du lin multiplient néanmoins les performances, via des composites à base de lin qui déclinent les applications les plus variées et prometteuses.
Grâce à leurs vertus écologiques et performantes, ils entrent dans la fabrication des skis, skateboards, coques de bateaux et accessoires sportifs. Le pont du voilier We Explore de Roland Jourdain, arrivé en 2ème position de la route du rhum en 2022, fait ainsi voguer un hectare de lin sur les mers avec son pont en fibre végétale.
Les recherches actuelles visent encore plus loin. Un projet de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) est ainsi en phase de test. L’objectif ? Réaliser une partie de la structure des engins spatiaux à partir de matériaux complexes renforcés de fibres de lin. Ces derniers présentent des avantages cruciaux, plus résistants aux dilatations et supportant mieux les variations de température extrêmes. Le lin améliore également la transparence aux ondes des satellites permettant d’ envoyer et de recevoir des transmissions radio sans déperdition excessive. Surtout, il répond parfaitement au cahier des charges de la fin de vie des objets spatiaux : il saurait disparaître, promettant de se désintégrer et de se consumer sans laisser de trace dans l’espace.
La prochaine fois que vous croiserez une étiquette European Flax™ ou Masters of Linen™ apprêtez-vous à revêtir une tenue du futur et non un vestige du passé.
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